Renforcer les travailleurs domestiques via la formation sur le Code du travail; une meilleure protection de leurs droits.

Pour l’équilibre des responsabilités dans les ménages, vu les quotidiens surchargés des hommes et des femmes, les travailleurs domestiques sont employés. Ceux-ci prêtent main forte en exécutant beaucoup des tâches ménagères qui contribuent au bien-être familial. Malheureusement, la reconnaissance de leurs droits laisse à désirer. Les travailleurs domestiques restent un groupe vulnérable de travailleurs qui effectuent souvent des tâches non rémunérées ou mal rémunérées.

En RDC, ils représentent une part importante de la main-d'œuvre informelle, mais sont fréquemment victimes d'exploitation et de violations de leurs droits en raison de leur statut précaire et du manque de connaissance sur leurs droits en tant que travailleurs.

Depuis six mois, AGIR-RDC, grâce au projet « Femmes travailleuses domestiques avec droits et sans violence » financé par Barcelona, les travailleurs domestiques de la ville de Goma faisant partie des différentes associations sont réunis chaque mois en groupe d’une vingtaine pour recevoir des formations sur leurs droits selon le Code du travail et la constitution congolaise ; l’objectif étant de renforcer leurs connaissances sur leurs droits pour qu’ils soient capables de les revendiquer.

Dans la ville de Goma, Grace aux nombreux rapports de l'Union des Femmes Domestiques du Congo, association partenaire de AGIR-RDC, il a été constaté que les travailleurs domestiques sont confrontés à de nombreux défis, notamment le manque de reconnaissance de leur statut professionnel, la faible rémunération, les longues heures de travail parfois presque sans repos, le manque de protection sociale et le risque d'exploitation et de violence puisqu’ils travaillent dans des lieux privés. La législation du travail en RDC prévoit des protections pour tous les travailleurs, particulièrement en matière de salaire minimum, de durée maximale de travail, de congés payés et de sécurité au travail. Cependant, l'application de ces dispositions est souvent difficile en raison du manque de sensibilisation et de formation des travailleurs domestiques.

Dans ces formations, les droits et libertés constitutionnels relatifs au travail sont discutés et le contenu du Code du travail est largement abordé. Des dispositions juridiques pertinentes en matière de droit du travail : tels que les articles 36 et 38 de la constitution sont abordées et les articles 7, 36, 50-54… relevant du Code du travail sont longuement discutés.

Ces dispositions permettent aux travailleurs domestiques de comprendre leurs droits et leurs obligations pendant leur période contractuelle pour les rendre aussi responsables et redevables envers leurs employeurs.

Eliza MUVEERWA, travailleuse domestique du groupe de parole de NGANGI témoigne « La formation m’a aidé parce que je ne savais pas que les travailleurs ont aussi des droits. Une autre chose, je ne savais pas que l’employeur a l’obligation de donner du travail et d’orienter quelqu’un dans son travail… Je trouve que cette formation va m’aider parce que lorsque je vais trouver du travail cette fois, je vais faire en sorte de rédiger le contrat et non s’arrêter juste sur des conventions verbales parce que les écrits restent et peuvent aider à réclamer le salaire si jamais il n’est pas payé parce que beaucoup d’employeurs, ils ne paient pas et quand on leur réclame le salaire, ils commencent à faire sortir des faux problèmes pour ne pas payer. »

Le renforcement des capacités des travailleurs domestiques sur le droit du travail est un mécanisme crucial pour améliorer leur protection juridique et garantir le respect de leurs droits en tant que travailleurs. Le renforcement des dispositions travailleurs domestiques est un volet appuyé par la clinique juridique qui, en cas de litige entre l’employeur et le travailleur domestiques, accompagne celui-ci dans des procédures de médiation ou devant les instances judiciaires compétentes. Il est également accompagné du volet santé mentale qui s’occupe du bien-être des travailleurs domestiques et du volet mobilisation qui sensibilise dans des ménages, entreprises, églises, écoles… sur le respect des droits des travailleurs domestiques.

Nous agissons pour lutter contre les injustices, ainsi, nous croyons que les droits des travailleurs domestiques doivent être garantis et respectés par tous.

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