BULLETIN HEBDOMADAIRE, entre insécurité et résilience

Au cours de la semaine dernière, les camps de déplacés de Bulengo et CEPAC, en République Démocratique du Congo, ont été le théâtre d'une série d'incidents dramatiques qui ont amplifié les souffrances déjà endurées par leurs habitants. Les incendies, la violence policière, les manifestations et la mort d'enfants sont autant de tragédies qui ont marqué un contexte déjà éprouvant.

Des incendies dévastateurs et des violences policières

Le mercredi 11 septembre, un incendie s’est déclenché dans le camp de Lushagala, détruisant plusieurs abris provisoires des déplacés. Bien que les pertes humaines aient été évitées, l'incident a aggravé la précarité dans laquelle vivent ces personnes. La même nuit, deux déplacés ont tragiquement perdu la vie, abattus par un policier, ajoutant à la détresse et à la colère des habitants du camp.

Dans un autre incident, un élève a été tué dans le territoire de Nyiragongo après qu'un présumé membre du groupe armé Wazalendo a ouvert le feu dans une salle de classe, cherchant à échapper à ses poursuivants. Cet acte choquant a bouleversé la communauté scolaire et accentué l'insécurité qui règne dans la région.

Manifestations des déplacés pour dénoncer leurs conditions de vie

Face à ces événements, la population déplacée n’a pas tardé à réagir. Le 12 septembre, des manifestations ont éclaté sur la route de Mugunga, où des déplacés ont bloqué l’axe pour exprimer leur indignation. Ces protestations visaient à attirer l’attention des autorités sur leurs conditions de vie déplorables et à réclamer une assistance humanitaire ainsi qu’un retour dans leurs villages d’origine.

Plus tard dans la journée, la tragédie a encore frappé, avec la mort de trois enfants qui ont été tués par une bombe alors qu'ils cherchaient du bois de chauffage dans un parc à proximité.

Assistance psychologique et mobilisation culturelle

Malgré ce contexte difficile, des efforts sont faits pour soutenir la santé mentale des déplacés. AGIR RDC, l’organisation humanitaire présente sur place, a mené des visites à domicile et assuré un suivi clinique auprès de plusieurs personnes. Les activités ont toutefois été perturbées par les répétitions et préparatifs des événements culturels organisés dans les camps de Bulengo et CEPAC.

Les pièces de théâtre et chants présentés par 40 membres des groupes de parole ont abordé des thèmes importants, tels que le manque d’hygiène, la faim, les violences basées sur le genre, et la gestion des camps. Cette initiative a permis aux déplacés d’exprimer leurs réalités tout en sensibilisant la communauté sur ces enjeux cruciaux. Ces représentations, accompagnées par des artistes musiciens locaux, ont offert un moment de répit et de joie dans un environnement éprouvant.

Besoins urgents

Cependant, les défis persistent, et les besoins en matière d'assistance sont criants. La rentrée scolaire met en lumière l'incapacité de nombreuses familles à scolariser leurs enfants en raison du manque de ressources financières. De plus, la famine menace sérieusement le bien-être des déplacés, en particulier sur les sites de CEPAC et DGDA, où l'accès à la nourriture est limité.

Une intervention humanitaire urgente est nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire et offrir des solutions durables aux déplacés, afin d’éviter une détérioration supplémentaire de leur situation.

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Les déplacés chantent l’espoir et prêchent le vivre-ensemble.