Mariage précoce une pratique courante dans le Nyiragongo
La RDC connait mille et un problème de société. Le mariage précoce en est un de cas. Tel que vécu notamment dans le Nyiragongo, un des territoires du Nord-Kivu, province dans la partie nord-est de ce pays d'Afrique centrale.
L’organisation Action Globale et Inclusive pour le Développement de la RDC (AGIR RDC en sigles) participe à la commémoration des 16 Jours d’activisme pour l'égalité de genre. En date du 30 novembre 2022, une vingtaine de jeunes se sont réunis dans le Club de paix, événement s'inscrivant dans le cadre du Projet Twaweza Shinda (Nous pouvons réussir). Objectif : comprendre différentes violences faites à l’égard des femmes et de la jeune fille à Mujoga, localité située à plus ou moins 15 Kilomètres au Nord de la ville de Goma, Nord-Kivu.
En plein débat, des jeunes ont particulièrement évoqué le « mariage précoce » comme de Violence à laquelle font face nombreuses filles. Selon eux, beaucoup de mineurs (enfants de moins de 18 ans) sont au foyer sans être mariés au préalable. Chaque participant a cité plus ou moins 5 amis n’ayant pas 18 ans mais se trouvant au foyer.
« A Kibati, il est très rare de voir des jeunes se marier. Nous sommes habitués au phénomène Yaka To fanda (Viens chérie, cohabitons) » déplore Baraka Bizimungu. Parlant des causes de ce phénomène, il a été énuméré : La pauvreté, la curiosité de découvrir le plaisir sexuel, la mauvaise compagnie, L’ignorance, La maltraitance de la fille dans son milieu de vie...
Dans le rang de participants, Anuarite Furaha, argue que ce phénomène de mariage précoce et de fortune s’explique par une absence d’éducation parentale. « Dans la culture locale, les adultes ne nous informent pas que la jeune fille doit d’abord être mature pour aller dans le foyer. » Et à Myriam d’ajouter que d’un autre coté certains parents irresponsables s'adonnent à la polygamie et abandonnent leurs familles. A cause de la pauvreté, des jeunes filles, encore enfants ne voient pas autre alternative à part s'engager dans de foyer prématurément »
Avec une absence de dialogue ainsi qu’une éducation problématique, les filles ne sont pas préparées à la vie conjugale. Ainsi, ces foyers ne perdurent pas. Dans cette localité, et plus loin dans le territoire de Nyiragongo, on enregistre non seulement nombreux cas de divorce de ce genre mais aussi, un grand nombre des filles mères et garçons pères.
Les 16 Jours d’activisme sont commémorés depuis le 25 novembre marquant la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes jusqu’au 10 décembre, jour de la journée mondiale des droits de l’homme. Le thème retenu pour cette année est « Mettre fin à la violence à l’égard des femmes et filles dans le contexte du changement climatique »
Informer pour prévenir, voilà le devoir des Organisations pour participer à cette lutte dans le territoire de Nyiragongo qui nécessite des sensibilisations dans le cadre de la lutte contre les violences de la femme et de la jeune fille. Ce combat de longue haleine vaut la peine d'être mené et requiert la contribution de tout un chacun.
Albert Isse Sivamwanza