BULENGO, BULLETIN DU 7 Juin 2023
Il est 8h la matinée de ce mercredi 7 Juin. Après plusieurs jours de rassemblement et de sensibilisation dans le camp, aujourd’hui commencent les activités de l’EAE « Espace Amis pour Enfants ». Conscients de la rupture scolaire dont ces enfants déplacés ont été victimes en fuyant leurs villages où leurs écoles ont été saccagées et incendiées, et face à l’errance les exposant à des multiples risques et danger, nous avons décidé de les encadrer tous les jours ouvrables à travers la deuxième phase du projet Tusiwa achiliye Bulengo II. Pour ce premier jour ils sont plus de 200, l’âge variant entre 3 et 13 ans.
Nous commençons par les activités d’éducation informelle. Pour ce premier jour les enfants revoient les notions sur les voyelles de l’alphabet français « a,b,c,d,e » avec une des animatrices. Nos animateurs sont impressionnés par le gout d’apprendre que manifestent ces enfants, la guerre ne leur a pas ravi l’envie de l’apprentissage. Ils restent studieux.
Beaucoup d’entres eux semblent avoir une maladie cutanée : de petits boutons manifestes sur la peau. L’équipe des animateurs y voient un problème d’hygiène. Elle fera recours au médecin bénévole d’AGIR RDC pour diagnostiquer et décider si l’on peut organiser leur référencement au près des structures sanitaires. En attendant, les sensibilisations sur l’hygiène auprès de ces enfants et leurs familles vont s’accentuer et une évaluation sera faite par semaine.
De l’autre côté, à l’intérieur de la maison d’écoute à travers laquelle se font les activités de prise en charge psychologique, aujourd’hui commence un groupe de parole. Les différents bénéficiaires qui ont été pris en charge bénéficieront désormais d’une thérapie de groupe pendant un mois, avant de prendre un autre groupe le mois suivant. Au sein du groupe de parole, ils bénéficieront également des différentes sensibilisations et informations sur la lutte contre les violences basées sur le genre, l’hygiène sur tous les aspects, la lutte contre le paludisme et la typhoïde, le vivre ensemble, la résolution pacifique des conflits,… Grace au groupe également, ils pourront bénéficier régulièrement des informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais également des intrants dans un camp dans lesquelles les conditions de survie encouragent une activité sexuelle intense alors que les populations n’ont pas accès aux intrants de planning familial.
C’est une nouvelle énergie qui commence donc en ce jour, et pendant 60 jours, nous allons nous rassurer de soulager les peines de ces milliers de populations vivant encore ici à Bulengo, et qui restent nourris chaque matin par l’espoir de regagner un jour leurs villages et terroirs.