La potion magique découverte par les sinistrés du Nyiragono pour leur autonomisation
Depuis plus d’un an AGIR-RDC exécute en faveur des sinistrés de la récente éruption du NYIRAGONGO le projet TWAWEZA SHINDA, un projet de développement en vue de renforcer la résilience communautaire et faciliter la réinsertion socio-économique par une approche intégrée dans le territoire de Nyiragongo dans trois sites : MUJOGA, BUHENE et MUGUNGA.
A la suite de l’éruption, des vies ont été dévastées. Champs et maisons brûlés, bétails et commerce abandonnés et perdus… Il n’y avait plus d’espoir.
NZEKANABO Batera, habitante de Mujoga nous révèle : « Le jour de l’éruption j’étais au marché où je vendais le musururu et puis j’avais entendu des gens criés que le volcan entrait en éruption. Effrayée, je n’avais plus pensé à ma marchandise. J’avais couru vers la maison pour prendre mes enfants et en arrivant à la maison la porte était ouverte. Pas un seul enfant ni mon mari et je m’étais senti perdue. Je gardais l’argent et les documents de ma parcelle dans ma valise mais lorsque j’avais essayé de la soulever je l’avais sentie lourde puis je l’avais laissé au salon sans rien prendre et j’étais partie sans direction. »
Cantonné dans des abris de fortune, seule l’aide humanitaire et communautaire en vivres et parfois non vivres a fait survivre la population sinistrée dans sa détresse mais c’était temporaire.
Comment reconstruire la vie après la catastrophe ? Telle était la question sans suite dans le quotidien de ces sinistrés.
Pour contribuer à la réponse à cette question, le projet TWAWEZA SHINDA installa des groupes de parole dans tous les sites pour la prise en charge psychologique afin de renforcer la résilience. Dans ces groupes de paroles, les bénéficiaires eux-mêmes eurent l’idée de commencer à faire des cotisations dans le but d’initier des AVEC dans lesquelles ils pourront emprunter de l’argent afin de reprendre leurs activités économiques. Comme tout projet de développement s’appuie sur les efforts de la communauté, TWAWEZA SHINDA eu une bonne opportunité pour s’intégrer dans la communauté.
Pour parvenir à la réinsertion socio-économique, le projet passe par des formations dans tous les sites : art culinaire, esthétique homme et femme, coupe et couture, auto-école, maçonnerie et le cleaning.
Un soutien financier aux « AVEC « s'en suit pour incuber cette initiative des sinsitrés à leur niveau.
BORA MUHANDE, membre du groupe de parole de Mugunga avait reçu un fond de renforcement de capital se confie : « J’habitais Buhene dans une maison en location et le volcan l’avait brulé. Comme les autres sinistrés je m’étais installée avec mes enfants dans l’école Nengapeta et là AGIR-RDC m’a trouvé et m’a sensibilisé puis j’ai intégré le groupe de parole.
Dans le groupe de parole nous faisions des contributions puis AGIR-RDC nous avait renforcé et j’avais demandé un prêt de 100.000fc pour renforcer mon commerce d’arachide. Aujourd’hui ce commerce grandi petit à petit. Je nourris et j’habille mes enfants et j’épargne dans notre AVEC du groupe de parole et je rembourse petit à petit les 100.000fc parce que Dieu fait grâce dans mon commerce. Je ne remercierai jamais assez AGIR-RDC pour ce souci qu’il a envers les des démunis, que Dieu vous bénisse infiniment car vous m’avez tiré de loin. »
Ils sont 65 dans tous les groupes de parole et 21 dans le club de jeunes à être inscrit comme bénéficiaires des fonds de réinsertion socio-économique afin de se reconstruire le tissu économique déchiré par l’éruption du volcan.
La reconstruction de la résilience économique est ainsi la dernière étape, le dernier combat face à la criante vulnérabilité de ces hommes et femmes qui ne capitulent pas malgré la catastrophe qui les a surpris.