Urgence, Bulletin du Jeudi 4 avril 2024
Dans la matinée du jeudi 4 avril, les animateurs communautaires d'AGIR RDC étaient sur le terrain à Bulengo dans le camp de déplacés pour animer un groupe de parole sur l'importance de faire partir d'une Association Villageoise d'épargne et de crédit (AVEC) pour soutenir les petites activités génératrices de revenus. Cependant, l'atmosphère a été troublée par deux détonations de bombes entre 9 h 30 et 9 h 45. Selon les témoins informés, la première explosion aurait été causée par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), tandis que la seconde aurait été attribuée aux rebelles du M23.
Deux faits ont particulièrement frappé lors de cet événement. Tout d'abord, les déplacés, malgré leur expérience de la guerre, ont été capables de distinguer les bombes de l'armée et de l'ennemi, démontrant ainsi une incroyable acuité. Ensuite, l'indifférence face aux détonations de bombes, même lorsqu'elles sont entendues à proximité de chez eux. L'expression "Tushaka zoweya" (nous sommes habitués) exprime bien ce sentiment de normalité face à des événements qui devraient être extraordinaires.
Il est important de noter que depuis plus d'un an, des déplacés se trouvent à Bulengo, à proximité du champ de bataille, et les détonations sont devenues une occurrence quotidienne. Ainsi, l'absence de surprise face à ces événements tragiques est compréhensible, mais néanmoins déconcertante.
De manière inquiétante, tard le soir, nous avons appris qu'une bombe venait d'exploser non dans le Camp Shabindu communément appelé Sam-Sam. Le bilan des victimes n'a pas encore été communiqué.
Il est crucial de rappeler que selon les règles du droit international humanitaire, les civils et les déplacés doivent être traités avec humanité et protégés en toutes circonstances. La situation actuelle souligne l'urgence d'une action internationale pour mettre fin à cette violence et protéger les populations innocentes.